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Né avec le déploiement de l’industrialisation à la fin du XIX eme siècle, le bureau est un miroir de la société qui en dit long sur ses évolutions. Initialement basés sur le principe absolu de rentabilité, les espaces de travail « s’humanisent » au fil du temps pour offrir une expérience attrayante et un cadre plus propice au bien être des salariés. Des bureaux à la chaine, en passant par les espaces semi ouverts jusqu’aux rangées de box entièrement cloisonnés très « eighties », le bureau s’est métamorphosé au rythme des nouvelles conceptions de travail. Des petites « révolutions » font leur chemin dans un monde qui tend actuellement à se fondre dans une économie collaborative et de partage.
Jadis négligé et assigné au principe d’optimisation des coûts, l’immobilier est aujourd’hui, plus que jamais un incontournable stratégique. Si la crise de 2008 a contraint les grands groupes à restructurer leur direction immobilière pour leur donner plus de poids, la pratique semble s’inverser. Face aux enjeux de plus en plus nombreux et pointus, nous assistons à une externalisation croissante des problématiques immobilières. En quoi est-ce un choix judicieux ? On fait le point.
Les vertus de l’externalisation
Éprouvé ces derniers temps par la crise sanitaire, le monde de l’entreprise connait une transformation profonde aux problématiques vastes. Télétravail, réaménagement et diminution des espaces, cette période post-covid chamboule les usages et met sur le devant de la scène de nouvelles stratégies. Si la crise a agi comme un catalyseur de tendances déjà présentes, elle a changé la donne, sans doute plus vite qu’on ne l’aurait imaginé. Les entreprises ont plus que jamais besoin d’agilité au sein des ensembles qu’elles occupent. Face à la digitalisation massive et au risque d’affaiblissement de la culture d’entreprise, terreau de cohésion et de performance, elles ont tout intérêt à repenser leurs espaces. Parce qu’il est parfois ardu de mener à bien une conduite du changement, à la fois par manque de temps ou de ressources internes, les entreprises n’hésitent plus à jouer la carte de l’externalisation au profit de cabinets spécialisés… le conseil étant roi dans un environnement changeant ! Pratiquée dans le privé comme dans le public, cette approche permet d’accéder à des compétences correspondant en tout point à l’instant T, pour la durée requise et avec le degré d’implication nécessaire. Dans une logique de réduction des coûts, l’externalisation permet également de limiter les risques grâce à une simplification et une souplesse au niveau organisationnel. Un nouveau siège social en perspective ou sa diversification, tout cela implique le mariage d’une quantité de ressources non négligeables, notamment en matière de savoir-faire. En faisant appel à des experts, mais surtout à un regard éclairé et exterieur, la société s’enrichit et ne peut que se développer sans faire fausse route.
Deuxième poste de dépense au sein des entreprises, les problématiques liées à l’immobilier peuvent vite devenir un casse-tête, même pour les plus aguerris et polyvalents. Dans un contexte de plus en plus exigeant, certaines directions « outsource » des pans de leur activité et notamment leurs projets d’envergures pour pouvoir se focaliser entièrement sur leur cœur de métier. Cette pratique en vogue permet d’allier efficacité, réactivité et un gain de temps considérable. Parce qu’il existe autant d’entreprises que de culture d’entreprise, il serait faux d’ériger un modèle unique d’externalisation. L’impératif du sur-mesure rentre alors dans la danse pour accompagner au mieux l’organisation à se métamorphoser et gagner en compétitivité. Qui dit externaliser, dit déléguer : exit les réunions interminables et le stress quant au respect de la feuille de route avec les différents acteurs, le prestataire externe est impliqué dans toutes les grandes étapes du projet et défend les intérêts de son client comme s’ils étaient les siens. De la stratégie d’implantation jusqu’à la négociation des baux, la réflexion autour de l’aménagement des espaces, le transfert et le suivi du chantier, l’expertise des équipes pluridisciplinaires va permettre d’aborder efficacement la mission dans son ensemble.
Un projet singulier, vecteur de performance et de pérennité
Si une course effrénée de baisse des mètres carrés est aujourd’hui engagée, il n’en reste pas moins que le bureau conservera toujours un rôle capital, et ce malgré une part de distanciel et de satellisation des espaces de travail. Jadis espace de productivité au sens strict du terme, le bureau s’humanise pour devenir un tiers-lieu où la magie opère, un savant mélange entre culture d’entreprise, convivialité et créativité. Dans cette optique, un réaménagement intelligent des espaces s’impose et qui nécessite de passer par une remise en question, une vision à long terme et une expression en 360 des besoins. Face à la complexité et l’éclectisme de ces enjeux, il est de bon ton de confier le « space planning » à des architectes programmistes qui sauront optimiser les mètres carré et insuffler un nouvel élan au cœur de l’entreprise. Ces derniers auront pour mission de déceler et révéler ses valeurs, pour concevoir des espaces en totale adéquation avec son ADN.
Travaillant de concert avec les interlocuteurs désignés, ils vont avant tout conseiller et proposer une stratégie au plus près des attentes et méthodes de travail. Un sens de l’écoute conjugué à une interaction constante avec l’ensemble des services permet ainsi de limiter le manque d’adhésion, souvent à l’œuvre dans une conduite du changement mal accompagnée. Car les freins sont évidemment légitimes et nombreux : pertes de repères et de contrôle, les réaménagements suscitent craintes et interrogations de la part des employés auxquels il convient de répondre avec clarté, empathie et pédagogie. A l’heure où la demande en mètre carré diminue, et que le flex office a le vent en poupe, les économies réalisées permettent ainsi de dégager un budget suffisamment conséquent pour marquer le changement et le caractère disruptif de ce projet immobilier.
Encore inconnue il y a deux décennies, la pratique de « l’outsourcing » connait de nos jours un bel engouement. Massivement pratiquée chez les anglo-saxons, la France représente aujourd’hui le deuxième marché européen de l’externalisation. D’après une étude du cabinet Ernest & Young, 76% des organisations interrogées déclarent externaliser au moins une fonction liée aux services généraux. Vectrice de performance, elle permet bien souvent de générer une économie sur les coûts de fonctionnement.