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Immobilier d’entreprise et coliving: un modèle gagnant

Sommaire

A l’heure où l’économie collaborative a la côte, le concept de smart city entend valoriser une diversité maximale des espaces, loin d’un urbanisme « mono fonction » comme autrefois. Une approche hybride qui s’est également frayée une place de choix dans l’usage des lieux … Après la naissance de la colocation célébrée dans la série Friends, l’engouement des espaces de coworking et la tendance du corpoworking, le coliving débarque en grande pompes. Plébiscité par les grands investisseurs pour un taux de remplissage frisant les 90%, ce segment de niche de l’immobilier géré a trouvé preneur du côté des particuliers et entreprises. Outre de palier à l’offre structurelle de logement, il est aussi une réponse pertinente aux aspirations actuelles. En quoi était-il la brique manquante dans le paysage de l’immobilier d’entreprise ?   

Le phénomène du coliving : kesako ?

Né aux Etats-Unis sous l’impulsion du pionnier Wework, spécialiste du co working, le coliving est le fait de vivre ensemble, au sens très large. Dans une société où la frontière entre vie perso et professionnelle est poreuse, où la réussite et l’accomplissement de soi est un marqueur fort, le groupe immobilier s’est engouffré dans la brèche avec la création d’un concept novateur basé sur l’habitat d’une communauté d’entrepreneurs. Offrant le confort d’un chez soi et l’émulation créatrice d’un coworking, le coliving propose à des particuliers de vivre dans un grand logement proposant de nombreuses parties communes et des services dignes d’un hôtel. On y travaille dans un cadre équipé et vivant, on y noue des liens, la convivialité est ainsi poussée à son paroxysme et la mutualisation des charges est intéressante. Poser ses valises dans cet espace hybride, c’est avant tout une nouvelle manière de concevoir son quotidien et son rapport aux autres. Là où la colocation traditionnelle propose une chambre personnelle et des espaces communs partagés (cuisine, salle de bain, Wc), le coliving offre, lui, des lieux de vie privatifs. Son credo ? « Vivre ensemble mais chacun chez soi ! » Bien qu’encore confidentielle dans l’hexagone, l’offre se diversifie et met l’accent sur les affinités en vue de cultiver une cohésion, mieux… un art de vivre. Cuisine, cinéma, bien-être, sport, esprit start-up, voire lieux intergénérationnels pour rompre l’isolement des seniors en quête de liens sociaux, de nombreux lieux à thématiques voient le jour avec une formule clé en main. Solution court-termisme par excellence, le coliving séduit les étudiants, les jeunes actifs et plus que jamais les employés de passage dans leur entreprise quelques jours. Ce marché a la croissance exponentielle séduit les plus grands acteurs à l’image de Vinci et sa marque Bikube, Bouygues Immobilier avec Koumkwat, mais également des jeunes pousses indépendantes tels que Colonies The Babel Community qui cartonne, Casa Coliving ou encore Sharies. Marché en plein expansion, les horizons de développement vont avoisiner les 15.000 lits en 2023 contre seulement 2600 en 2020. La France rattrape aujourd’hui son retard face aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou même l’Asie qui ont démocratisé le coliving.

Le coliving, la suite logique de l’expression de la transformation des modes de travail

Ils poussent comme des champignons. En centres urbains ou à la campagne, les espaces de co working nous prouve combien l’impératif de flexibilité s’inscrit durablement dans le monde de l’entreprise. Parce que le home office favorise la mobilité, nombreux sont les professionnels à partager des bureaux à quelques pas de leur habitation. Avec la crise sanitaire qui a redistribué les cartes, la satellisation des espaces de travail a le vent en poupe et le nomadisme fleurit. Face aux difficultés de recrutement, notamment dans les grandes villes où les loyers sont souvent inaccessibles pour les jeunes actifs, les acteurs ont tout intérêt à capitaliser sur l’opportunité que représente les coliving. Proposé directement par l’entreprise lorsqu’elle recrute un salarié ou l’envoie en mission, cette formule « all inclusive » permet de se forger une marque employeur en or et se différencier sur un marché où la concurrence est rude. Et certaine n’ont pas hésité à sauter le pas, à l’image de Big Mama qui a récemment signé avec l’opérateur DoveVevo. En pleine croissance, la chaine de restauration va permettre à la centaine de nouvelles recrues venant des quatre coins d’Europe de se loger gratuitement dans un immeuble de haut standing. Ce coliving, situé Asnières sur seine, qui abritait par le passé les locaux de l’Oréal, dispose d’un grand espace de coworking, d’une salle de sport et d’un rooftop. Même son de cloche chez OVH qui n’a pas hésité à se positionner sur la question. A Roubaix, L’hébergeur a privatisé cinq maisons exploitées par Colodge pour un séjour d’une semaine a trois ans pour ses équipes. Preuve d’un marché en plein essor, The Babel Community a vu les choses en grand et s’est associé il y a 2 ans avec La caisse des Dépôts. Ce partenariat privé-public ambitionne de développer 6 nouveaux coliving à l’horizon 2025 avec comme fil rouge l’idée de redynamiser les centres villes. Ces résidences alliant Co living et espaces de travail visent principalement les populations en transit et les jeunes actifs. Chaleureux et dynamiques, ces dernières se composent d’un grand coworking ouvert à l’extérieur, propice aux synergies où de nombreux évènements sont organisés pour faciliter la mise en relation entre les utilisateurs. Proposées pour une durée d’un à 12 mois, ces résidences flirtent avec les codes du logement meublé et l’hôtellerie, un secteur d’ailleurs en pleine transformation aujourd’hui. Si la crise sanitaire a freiné pendant un temps les voyages business, elle a érigé le télétravail comme la nouvelle norme, n’étant plus un tabou, ni un luxe que l’on octroie à ses employés. Longtemps réservée aux freelance, cette pratique a donné naissance au « bleisure », contraction de « business » et « leisure », qui allie travail et loisir, un mode de vie qui a le vent en poupe. Selon une étude récemment publiée par le cabinet Genie des lieux, 79% des sondés déclarèrent vouloir conserver un lien avec la sphère professionnelle. Pour 92% d’entre eux, l’importance de disposer d’un bonne connexion et d’espaces dédiés sur leur lieu de vacances est un plus non négligeable. Face au boom du travail nomade, les acteurs mettent les bouchés doubles pour séduire ces télétravailleurs en quête d’espaces de vie agréables où conjuguer vie personnelle et professionnelle. Tel est le credo de la start up américaine Outside qui entend conquérir le marché avec une offre attractive mêlant le meilleur du tourisme et du coworking. Avec ses 42 sites dans le monde, dont un à Bidart, ces derniers ont vraisemblablement réussi leur pari. Lové au cœur du Pays basque, ce château propose aux entreprises, familles ou amis une quinzaine de chambre privatives, toute équipées de matériel à la pointe pour faciliter le travail à distance.

Jadis un lieu d’obligation, le bureau fait peau neuve et retrouve sa véritable essence sociale, au service du bien être des salariés, gage d’une meilleure productivité. Nous avons pris conscience que l’on pouvait travailler de n’importe et ce nouveau paradigme pose la question de l’hébergement. Puisque le bureau de demain deviendra un véritable « réseau de bureau », grâce à l’essor des tiers lieux, le coliving apparait comme l’aboutissement du phénomène de l’hybridation du travail et des nouvelles façons de vivre. Abolissant les frontières, brouillant l’espace-temps, le télétravail offre aux entreprises la possibilité de recruter loin et certaines d’entre elles n’hésitent plus à proposer un logement aux salariés présent de temps à autre sur site. Une approche fructueuse en termes de marque employeur…