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La sieste au bureau, on en parle ?

14h tapantes : vos yeux sont lourds, votre concentration périclite et l’envie de rejoindre Morphée est irrépressible ? C’est tout à fait normal, d’autant plus si votre déjeuner a pris des allures de bombe glycémique. Si certains tentent de lutter par l’abus de cafés serrés, d’autres se mettent en mouvement pour retrouver un peu d’énergie. Et pourtant... la sieste est bel et bien la solution pour s’aérer l’esprit et repartir du bon pied !

La Chine, l’empire de la sieste, l’a même inscrite à sa constitution. Au Japon, elle est encouragée et nombreux sont ceux qui s’octroient quelques minutes de répits à leur poste ou dans un endroit dédié. Il existe même un meuble surnommé « la boite à sommeil » qui se distingue (étonnamment) par une forme verticale, sans fenêtres et doté de petits renforts pour s’assoir et poser sa tête. Un aspect un peu « cercueil » guère accueillant, pas sûr que nous occidentaux tombions sous le charme... Passons

Notre modèle économique, autrefois dicté par l’agriculture et la fabrication faisait de la cadence de production la valeur d’un employé. S’absenter une quinzaine de minutes était alors prohibé, au motif de nuire à toute la chaine. Aujourdhui les choses ont bien changé, puisqu’une grande partie de notre économie tire ses racines dans le « savoir » : les heures effectuées deviennent une notion un peu floue et point quantifiables en termes de performance. Cela signifie qu’elle est davantage axée sur le résultat final, moins sur le chronomètre « montre en main ». Avouez-le, notre potentiel de production peut parfois jouer aux montagnes russes. Si nous sommes reposés, et qui plus est d’humeur enjouée, inspiration rimera avec efficience. Au contraire, si la soirée de la veille a été marquée par des excès, pas certain que nous soyons au maximum de nos capacités.

 Dans ce marché du savoir, nous souhaitons que les équipes soient réfléchies, pas seulement actives, et engagées, pas seulement présentes. Nous voulons qu’elles soient au maximum de leur potentiel. Recharger les batteries par une micro-sieste peut contribuer à faire des merveilles.

Si la petite « pause-café » ou « baby-foot » est entrée dans les mœurs et ne choque personne, ce n’est pas encore le cas de la sieste qui est taboue. Bien sûr, certains s’y adonnent parfois entre midi et deux sur un canapé à l’abri des regards, ou maladroitement couché sur leur clavier, non sans un sentiment de culpabilité à l’idée de se faire prendre. Dans un monde du travail en pleine révolution, les entreprises n’hésitent pas à repenser leurs locaux pour les transformer en véritable lieu de vie au service du bien-être, ce qui rejaillit de facto sur ses performances. En somme, promouvoir une expérience attractive qui permet d’attirer, de fidéliser et d’inciter à se rendre au bureau avec le sourire. Dans cette optique, les espaces informels font désormais légion au cœur des locaux et certaines organisations vont encore plus loin en dédiant une salle à la détente, voire au petit roupillon. Et contre toute attente, il s’agit avant tout de grands groupes installés qui ont joué le jeu. C’est le cas par exemple de L’oréal, OVH Cloud, Quanto, Orange, Capgjemini, Renault Saint-Gobain, Sanofi, Schneider Electric, Jacques Brossard, Pernod Ricard, Allan. Que l’espace soit sommaire mais cocon ou plus vaste et suréquipé, la zen attitude est reine et certains mobiliers intelligents la magnifie. Nous pouvons citer en autre les bulles de luminothérapie, les fauteuils massant aux sons énergisants, les fauteuils dits « à respiration guidée » ou tout bonnement… un bon vieux canapé moelleux.

 Si l’idée d’une salle de repos est régulièrement évoquée lors des réflexions autour des aménagements, celle-ci est rarement adoptée. La faute à qui ? Bien souvent le manque de place. Mais ce principe peut être contourné en redimensionnant intelligemment les salles de réunion avec l’ajout de mobilier cosy. Au lieu d’être inoccupé à 70%, cet espace pourrait enchanter les employés en quête d’une p’tite pause bien méritée. A noter qu’il existe des fauteuils ergonomiques et pliables à l’image de la startup française Nat & Up qui a le vent en poupe. Un produit qui ne nécessite pas d’engager des travaux, qui prend peu de place et se déplace facilement.

 Pour les entreprises qui ont décidé de sauter le pas, partisane d’un management souple et prônant l’autonomie, le jargon est parfois une affaire sérieuse pour décomplexer les employés. « Espace zen », « espace de repos » et non salle de sieste, la nuance est fine mais importante. Bref, la sieste au travail devient réalité !