Compétition anarchique, rapports hiérarchiques toxiques, manque de communication ou encore locaux mal pensés ou dégradés, tels sont les facteurs qui ternissent le moral des employés. Outre d’engendrer un stress qui rejaillit de facto sur la sphère privée, ils impactent directement la productivité et la performance d’une entreprise. Selon les psychologues du cabinet « Empreinte humaine » qui scanne depuis 3 ans le moral des français « at work », 44% d’entre eux seraient en état de « détresse psychologique ». Un chiffre qui fait froid dans le dos, un état d’esprit qui n’est pas sans faire échos aux débats sur la réforme des retraites qui a mis le feu aux poudres. Si la qualité des locaux ne peut pas tout résoudre, elle peut contribuer à améliorer le quotidien des équipes. Quels rôles ont-ils à jouer pour inverser la tendance ?
« Happy team, happy business »
Développé dans le monde anglo-saxon, le principe de la QVT a vu le jour au lendemain de la « grande dépression » qui a éclaboussé le monde en 1929. Dans un contexte de récession et de misère galopante, mais également marqué par de profondes transformations sociales et politiques, le mouvement intellectuel « l’école des relations humaines » a posé les jalons de la question de l’épanouissement au travail. S’il faut évoquer une figure de proue à l’origine de la QVT, c’est bel et bien le célèbre psychologue et sociologue australien Elton Mayo, aussi réputé pour être le père fondateur du management des ressources humaines. Dans une société fortement marquée par la pensée tayloriste, ses travaux ont mis en exergue l’importance de la dimension humaine et du relationnel dans la performance d’une entreprise. Trois constats en découlent : d’une part, l’être humain, grégaire, a naturellement besoin d’appartenance à un groupe, tout en recherchant la reconnaissance et l’amitié dans l’accomplissement d’une cause commune. Enfin, il souhaite pouvoir démontrer son utilité et sa contribution à un projet qui le dépasse. Si ces conditions sont réunies, les individus vont alors produire dans un esprit de collaboration et adhérer aux objectifs qu’ils s’approprient. Il incombe alors à la hiérarchie de leur prouver explicitement leur utilité dans la bonne marche de l’entreprise.
Souvent noyée dans un vide parodique, la QVT se résume à une image de façade très éloignée de son essence même. Faisant l’objet d’une attention soutenue depuis quelques années, le mal-être au travail est devenu un enjeu de santé publique qui pèse sur 42 % des arrêts maladie. Au-delà de sa contribution au bien être individuel, les actions menées en faveur de la QVT contribuent également à la santé de l’entreprise. Mais quelles sont les composantes de cette notion aux contours un peu flous ? Priorité stratégique phare selon les spécialistes, « le contenu du travail » caracole en tête et fait référence à la diversité des taches, le sens donné aux actions, la charge de travail ou encore l’autonomie offerte. En somme, un juste équilibre entre l’adéquation des objectifs et la manière dont on y concourt. Parce que la communication est le saint graal, les relations entre collègues sont primordiales et permettent une soupape de décompression, une valeur refuge lorsque le stress vient à pointer le bout de son nez. Il en va de même avec la hiérarchie, où une communication transparente doit s’installer, rimant avec soutien et accompagnement de la part des parties dirigeantes. Enfin, l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle est plus que jamais un incontournable, exacerbé par la crise sanitaire. Garantes de la bonne santé psychologique des employés, la confiance et la flexibilité sont aujourd’hui les mots d’ordre. Bien que subjectifs et relevant de la perception intime de chacun, les facteurs liées à la QVT jouent pour beaucoup dans la performance d’une entreprise, notamment en matière de recrutement, de réduction de l’absentéisme et de la rétention des talents.
Les locaux au service du « mieux vivre »
Dans une logique plus pragmatique, la qualité du cadre de travail est primordiale : les espaces inadaptés, stressants, ou au contraire stimulants et conviviaux, impactent le moral des troupes et il est parfois de bon ton de revoir la feuille de route. Si se sentir à l’aise chez soi est un prérequis universel, un vent nouveau souffle sur le bureau : mieux il s’humanise ! Moins standardisé, plus vivant, il joue avec les codes de l’hôtellerie avec une dimension design qui tranche avec les locaux tristes et sans âme du passé. Et la petite touche personnelle fait toute la différence pour attirer l’œil des collaborateurs : papier peint coloré, canapé moelleux où plancher au calme, œuvres d’art qui stimulent la créativité, luminaires design, l’heure est à la personnalisation. Outre d’insuffler une atmosphère agréable qui donne envie de venir au bureau, l’organisation a tout intérêt à oser traduire son identité. La première impression est-elle la bonne ? Nous ne traiterons pas de ce sujet passionnant, mais les locaux véhiculent implicitement les valeurs, voire l’ambiance d’une entreprise. Des salariés figés à leur poste, un accueil maussade et une caféteria blafarde ne font pas bonne presse n’est-ce pas ? Un chouia de décontraction et de fantaisie ne fait pas de mal, bien au contraire… Dans une conjoncture synonyme d’absentéisme et de guerre des talents, le bureau est un argument phare en termes de recrutement. Si bien localisé et joliment décoré, la balle est déjà dans votre camp !
L’accent est aussi mis sur les aménagements, le nerf de la guerre. Et cela ne s’improvise évidemment pas. Si chacun s’accommode comme il peut en télétravail avec les aficionados du canapé ou la table de cuisine, le bureau doit offrir une mixité d’espaces pour se déployer à sa guise. On oublie évidemment la cantine traditionnelle qui fait grise mine pour faire place à un coin agréable, vecteur de rencontres et de discussions informelles.
Des salles de réunion mieux dimensionnées, aux salons cosy où plancher dans sa bulle, en passant par les petits open space plus intimistes, les collaborateurs ne sont plus enfermés dans une logique d’inertie comme autrefois. Parce que décontraction rime avec productivité, les locaux doivent être au service des utilisateurs et favoriser le confort. Il est avéré que le mouvement joue sur la productivité et rester 8h assis au même endroit n’aère guerre l’esprit, surtout après la pause déjeuner où le petit coup de barre s’installe. Les entreprises vont donc privilégier des espaces dynamiques et flexibles, mais surtout se calquer sur les comportements humains naturels. Le ba.ba, en somme…
Pour aller encore plus loin dans le soin apporté à l’environnement de travail, le serviciel est la cerise sur le gâteau. Qu’il s’agisse d’une offre de restauration saine et gourmande, d’une conciergerie qui facilite la vie des employés ou de cours de sport à tarifs préférentiels, offrez à vos collaborateurs une expérience inédite au quotidien. Ils vous le rendront ! Le bureau n’est plus seulement un lieu d’obligation mais de destination… A méditer !