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Tradi Versus Progressisme : l’hybridation a tout bon …

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« C’était mieux avant » … La nostalgie a toujours quelque chose de merveilleux mais méfions-nous de ces aphorismes douteux qui font du passé un fantasme révolu. Autre variante :  le fameux « tout se perd », le credo des mécontents qui offre l’illusion que le « mieux » a bien eu lieu. Ces derniers voyant dans le présent une décadence, et qui, au lieu d’aller inexorablement quelque part, stagnent à vitesse grand V. S’il est fondamental de mettre en garde contre l’oubli, il est de bon d’être dans l’action pour construire pertinemment aujourd’hui et demain…

Eh, oui, on ne vous l’apprend pas, les temps changent et le monde de l’entreprise n’y échappe pas. Exit le management vertical et patriarcal, mais bienvenue à la confiance et l’autonomie. Adieu locaux tristes et impersonnels, ils s’érigent désormais en lieu de vie. Mieux encore, le bureau se délocalise aujourd’hui à l’envi et pour tous les goûts. De notre canapé, d’un bistrot ou d’un jardin au calme, 40 % de la population peut gouter à la démocratisation du télétravail. De cette petite révolution, d’abord silencieuse est né le concept d’hybridation du travail, aujourd’hui au cœur de tous les débats. Faut-il en avoir peur ? Comment l’apprivoiser et la mettre en place ? Zoom !

Des codes qui vivent avec leur temps

Né au tournant du XXe avec l’avènement du tayloro-fordisme, le « bureau » n’avait rien de chaleureux et d’engageant. Des sites industriels aux espaces cloisonnés, la configuration faisait largement écho aux impératifs du management vertical, hégémonique à l’époque et qui prônait la surveillance et le contrôle. Cette démarche s’est matérialisée dans l’aménagement de grands plateaux ouverts où les postes étaient observables mais surtout rassemblés au regard des tâches effectuées. Le but étant d’optimiser le flux de production dans un schéma industriel de travail à la chaine. Dans une période naguère marquée par l’espoir d’une société plus égalitaire au sortir de la guerre, et le boom des mouvements sociaux, un modèle d’aménagement plus souple a timidement fait son apparition en Europe. Concept de cogestion en Allemagne, naissance des RH qui humanisent la vie en entreprise, ces initiatives ont lentement mais surement dessiné les contours de l’entreprise d’aujourd’hui.

Si travail rimait avec concentration et isolement total au Moyen Age, les années 30 ont en effet vu apparaitre l’ancêtre de l’open space, lancé sous l’impulsion du pionnier Frank Lloyd Wright qui a conçu le Johnson Wax Building dans le Wisconsin. Sans cloisons, ces bureaux étaient censés faciliter l’information et la circulation. Mais il faudra en réalité attendre les années 60 avec la révolution numérique, autrement dit les avec ordinateurs, pour que ce concept se mette réellement en place. Les employés, lassés de ces espaces rigides, virent arriver une variante de l’open space : le système consistait en un plan de travail fixé à un panneau à mi-hauteur, relié à deux autres cloisons pour former une petite cellule ouverte sur un côté. Ce dernier promet davantage d’intimité tout en restant dans un espace sans cloisons et de toute hauteur. Si ce type d’aménagement permet d’augmenter la superficie de l’espace avec un faible investissement, le bât blesse question qualité de vie au travail. Uniformité du lieu, brouhaha, manque de personnalisation, l’open space montre alors ses limites. Dans les années 80, 90, l’entreprise devient plus flexible et les outils informatiques conditionnent les nouveaux modes de travail autrement baptisés le « non-territorial office » ou, le « combi-office ».

 

 

Siège de l’innovation par excellence, la Silicon Valley fait office de précurseur lorsqu’il s’agit de casser les codes et dessiner le monde de demain. Un état d’esprit qui se reflète également dans les bureaux qui détonnent par leur design et leur configuration. Un baby-foot par ci, une salle de sieste par-là, l’employé est roi et la décontraction de mise. « Play hard, work hard » serait leur credo, loin des open space stricts où l’on n’entend pas une mouche voler.  L’étendard de ce « work style » a fait son chemin en Europe, boosté notamment par la crise sanitaire qui a redistribué les cartes et accéléré la tendance.

Les entreprises, à marche forcée en télétravail durant les confinements n’ont pas et d’autres choix que de composer dans l’urgence. Craint par les managers les plus frileux, le home office s’est révélé être un allié au service de la performance… et du bien-être des collaborateurs, la pierre angulaire d’une nouvelle ère en entreprise. Réflexion à la fois individuelle et collective, la question du télétravail nécessite d’être savamment orchestrée pour porter ses fruits. Qu’il soit appliqué à 100%, pour certaines typologies de sociétés, ou plus partiellement pour d’autres, un consensus doit être trouvé. Dans une époque marquée par le concept de QVT, le modèle hybride apparait comme une réponse aux aspirations de tout un chacun, tout du moins un rythme majoritairement choisi par les organisations. Et cette hybridation se révèle être une belle opportunité en termes de maitrise des coûts immobiliers : une conduite du changement qui peut s’accompagner d’une transformation de la vocation des espaces de travail, créant ainsi de la valeur et un cadre de travail flexible et plus informel. A l’heure où la quête de sens est plus que jamais prégnante, où la guerre des talents se fait sentir, l’entreprise doit à tout prix faire briller sa marque employeur pour générer de l’attractivité. Parce que le bureau n’est plus essentiellement un lieu de production mais un véritable lieu de destination et de vie, il doit donner envie de s’y rendre.

L’immobilier, désormais appréhendé sous l’ange du retour sur investissement RH se focalise sur le bien être des équipes. Si le principe semble acquis, cette nouvelle approche implique des changements dans l’organisation de travail et une gestion repensée des flux et des espaces. Plus fluide dans ses usages, le bureau post covid doit avant tout veiller à une excellente connectivité pour faire travailler de concert les employés à distance et sur site. Décloisonnés et ouverts sur l’extérieur, les locaux invitent à la convivialité grâce à des espaces informels, transformés au gré des besoins de chacun. Plus flexibles, plus diversifiés, ils vont alors stimuler la créativité, favoriser l’autonomie et jouer sur la culture d’entreprise, tout en apportant les outils que seul le présentiel puisse offrir. En somme, un puissant levier pour générer de l’engagement, une marque employeur réussie. A l’image d’un restaurant ou tout simplement d’une maison de famille, l’âme d’un lieu est avant tout et surtout les éléments qui la composent. Un cœur battant. Il est donc urgent de (re)créer ses propres rituels, avec une souplesse retrouvée qui donne l’avantage à l’intelligence émotionnelle et à un management tourné vers l’autonomie. Parce que les employés sont en passe de devenir des consommateurs, des utilisateurs souhaitant vivre une expérience particulière sur leur lieu de travail, le bureau se verra davantage « servicel » en empruntant les codes de l’hôtellerie, tant sur la forme que sur le fond. Plus qu’une simple enfilade de mètres carrés, il n’est pas une charge, mais un actif précieux qu’il convient de dorloter et valoriser au maximum. Dans un monde envahi par la toute-puissance du numérique et récemment l’avènement de la 5G, le bureau sera le connecteur du meilleur des deux mondes.

Des solutions performantes et novatrices

Dans une approche de travail hybride, rare sont les collaborateurs à être présents sur site en même temps, ce qui en découle une baisse de consommation des surfaces et une optimisation des couts. Loin d’être un simple effet de mode, l’hybridation vit avec son temps et apporte une réponse à l’épineux bail classique, réputé pour son manque de souplesse et son exigence en termes de visibilité. Constituant un réel segment de marché, les surfaces flexibles croissent de 25% à 30% par an. Aussi, les entreprises sont nombreuses à avoir entamé leur transition, avec à la clé une diminution de 20 à 35% de mètres carrés. Qu’il s’agisse du bureau opéré, de coworking, de centres d’affaires ou de sous-location, ces solutions plébiscitées présentent différentes propositions de valeurs, ainsi qu’une grande variété d’opérateurs et d’offres. Auparavant réservée aux nomades digitaux, start-upper et TPE, l’offre de bureaux flexibles s’est étoffée et accueille désormais une pléiade de profils ainsi que des grandes entreprises qui ont sauté le pas, conquises par un service clé en main. Mais basculer efficacement de l’immobilier tertiaire classique vers une solution hybride nécessite une réécriture globale du sens des bureaux. Ce dernier doit avant tout s’adapter aux usages des utilisateurs et non l’inverse. Aussi, nous ne raisonnons plus en mètres carré mais bel et bien par postes de travail occupés !

Exit locaux à la configuration veillotte et uniforme, les usages sont rois et concourent à une meilleure performance de l’entreprise. Au-delà du « bureau amiral », nous pouvons par exemple imaginer une stratégie immobilière intégrant plus de flexibilité dans les espaces aux usages non récurrents. En fonction de ses besoins, l’entreprise pourra opter pour un lieu satellite, indépendant et opéré pour plusieurs mois avec postes fixes. Pour ce type d’usage, l’hybridité prend tout son sens, puisque le lieu choisis correspond en tout point aux besoins des équipes, en matière de durée, d’équipement, de services et de localisation.

Passer d’un bail 3,6,9 et des Capex parfois lourds à supporter ainsi qu’un IFRS 16 contraignant, la solution du bureau opéré a tout bon pour son coté « indolore ». Générant de simples charges et ce via un contrat de prestation, l’efficience est au rendez-vous : une gestion adaptée des surfaces, une souplesse bienvenue, une seule et même facture et le loisir de se concentrer sur les tâches à valeur ajoutée et le développement de son activité. Grâce à l’immobilier flexible, les entreprises accèdent à un ensemble de services directement assurés par l’opérateur sans se soucier des à-côtés chronophages que sont l’accueil, l’entretien des locaux, la partie informatique, les relations fournisseurs et les demandes d’intervention. Le loyer comprend en effet toute les charges et taxes, ainsi que la possibilité d’aménager ses espaces si souhaités. Les entreprises sont « chez elles », comme à la maison, libérées de contraintes avec un seul et même interlocuteur accompagnateur et pourvoyeur de services. En somme… moins d’engagement et de risques au programme.

Le monde de l’entreprise tient une place prépondérante dans nos vies et rythme notre quotidien. Si l’idée du bonheur au travail semble être galvaudée, le travail peut contribuer à nous rendre heureux grâce à la confiance en soi qu’il apporte mais aussi au sentiment d’être utile à quelque chose. Alors, c’était mieux avant ? Chez Aktis Partners nous n’en sommes pas persuadés car l’humain est désormais le fil rouge, un allié au service de la rentabilité d’une entreprise.

Conscientes que l’hybridation influe sur la performance au sens large, les entreprises ont changé de cap et privilégient une logique de centralité et d’agilité. Optimiser le temps de trajet des collaborateurs et leur faire bénéficier d’environnements riches en services est devenu le credo qui répond aux aspirations nées de la crise sanitaire. Parce que l’immobilier est le deuxième poste de dépenses après les salaires, il est un levier clé d’optimisation des coûts et une ressource stratégique créatrice de valeur. Dans un monde changeant où se dessine un autre sens à donner au travail, il est indéniablement l’une des réponses pour résoudre cette équation. Une équation aujourd’hui simplifiée et facilitée par la bascule vers le travail hybride.