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Un renouveau managérial est en place

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« On ne naît pas manager, on le devient » serait un adage aussi sage que censé. Si les entreprises sont en quête du manager parfait, ce dernier reste une abstraction, sinon un fantasme inatteignable, mais qui se travaille. Ne reposant pas uniquement sur des connaissances, le management se nourrit de l’expérience et implique une finesse psychologique pour emmener loin le collectif. Des pyramides égyptiennes en passant par le XIXe siècle qui a façonné l’organisation scientifique du travail, le management est depuis des millénaires la clé du succès d’un projet.
A mesure que les sociétés évoluent et que les modes changent, les entreprises prennent progressivement conscience de l’inadaptation de certaines méthodes, autrefois sources de performance. Aujourd’hui, plus que jamais, nous assistons à une transformation profonde vers un management collaboratif qui donne la part belle à l’initiative et à « l’intelligence émotionnelle ». Qu’en est-il exactement ?

Le management participatif : un levier majeur de motivation

Toute puissance du numérique, mentalité startup, considération de la qualité de vie au travail, nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère qui bouleverse non seulement les rapports humains, mais également le monde du travail. Jadis le plus commun, notamment dans la décennie 80-90 avec la tendance au management vertical, le modèle dit « directif » est aujourd’hui balayé au profit du « participatif ». 

Exit le cadrage des méthodes, les contrôles réguliers et le prisme à court terme, le participatif laisse quant à lui place à une politique de performance où les salariés jouissent d’une grande autonomie et d’une réelle proximité avec leur supérieur. L’évolution actuelle de notre société s’apparente à une redéfinition radicale des standards de productivité, où la notion de performance s’élargit :

La notion de hiérarchie, quelque part remplacée par celle de « groupe », tire ses racines dans un état d’esprit positif et enthousiaste à l’égard du salarié. Point de clichés sur la fainéantise invitant à la méfiance, le collaborateur a des capacités, le goût du travail bien fait, et l’envie de faire partie prenante de l’aventure.

Exit donc le sempiternelle « comment », pourvu que le salarié ait réalisé son objectif, un résultat tangible. Point de contrôle au bureau, la liberté et le choix des méthodes personnelles priment sur le reste. En somme, un management basé sur la confiance mutuelle, le relationnel et l’expérimentation.

Au-delà de fixer des objectifs, cette approche entend donner du sens aux tâches quotidiennes en les reliant à une vision, passant d’une logique de récompense à une logique de responsabilité, non infantilisante et bien plus valorisante pour le salarié. Chaque individu devient alors responsable de ses missions et de sa progression, sans chercher systématiquement à plaire à son patron. Plus que la motivation, le mot implication prend tout son sens… et pour le meilleur !

Alors que les sociétés abondent de talents et savoir-faire, elles ont la fâcheuse habitude de cloisonner leurs activités. Une démarche aux antipodes du management collaboratif qui met l’accent sur la rencontre et la synergie entre les différents services. Gage de créativité et d’émulation, ces interactions agissent comme un révélateur de l’intelligence collective. 

 

Une culture du résultat plus humaniste

Dans une époque marquée par la crise sanitaire et le besoin accru de liberté, le management évolue et se réinvente pour le meilleur.

Pour de nombreuses sociétés, le défi majeur du télétravail consiste à mettre en place les bons positionnements et usages collaboratifs à distance. Pour le salarié, il est question de l’aménagement à son domicile et de rites à instaurer. Mais pour que chacun trouve ses marques, une vision commune est nécessaire, d’où l’importance de la culture d’entreprise, et du fameux sentiment d’appartenance, mis à rude épreuve ces derniers mois.

Adieu le sacro-saint présentéisme très français, les managers vont devoir changer d’état d’esprit, et passer d’une attitude jadis de contrôle, à davantage de soutien, de leadership et de proximité. Mais si ce bouleversement organisationnel s’est parfois opéré dans la douleur, il n’en demeure pas moins que la crise a révélé des opportunités inespérées. Alors que le concept de flexibilité est au cœur de toutes les réflexions, cette transition aura aussi permis de redonner ses lettres de noblesses à la prise d’initiative et la responsabilité de chacun.

Face à cette réalité indiscutable, il faudra alors entretenir les bonnes initiatives nées sur le tard, mais aussi bâtir de nouvelles approches pour générer de l’effervescence au sein des équipes qui jonglent en distanciel et présentiel. Ce que la crise a montré du doigt, c’est que certaines taches peuvent être réalisées seul et surtout sans supervision, ni encadrement. Pour ces dernières, le présentiel n’est donc pas un impératif, ce qui amène donc à repenser le temps de présence dans l’entreprise. Le bureau doit s’ériger en véritable lieu d’échanges, de créativité… bref, une aubaine pour prendre du recul et laisser l’intelligence collective jouer sa plus belle partition !

Axé sur le relationnel, le management collaboratif est un allié de choix pour la performance : plus qu’un simple exécutant mais réellement responsabilisé, le salarié devient un acteur de la destinée de son entreprise. Cette conception permettra de redonner du sens au travail, une notion érodée par la crise. En laissant plus de liberté à l’action et en jouant la carte de l’intelligence émotionnelle, les managers vont sans nul doute booster la réussite de l’entreprise. Le défi est de taille mais en vaut la chandelle : celles qui parviendront à opérer ce tournant, à le matérialiser dans leur ADN, seront bientôt les plus prospères. Mieux, elles seront à même d’attirer les meilleurs profils qui ambitionnent de se déployer dans un environnement exigeant mais bienveillant.

Si le manager est celui qui tranche et gère les équipes, c’est aussi et surtout un leader qui fait grandir la structure et ses salariés. C’est d’ailleurs dans cette optique que le management directif n’a plus vraiment sa place aujourd’hui. Bien qu’il n’existe pas de styles plus pertinents qu’un autre, c’est avant une tout une question de circonstances et de contexte. Un savant dosage à explorer… Le manager qui réussira est celui qui saura harmoniser stratégie d’entreprise et besoins individuels, tout en encourageant la compétition et la coopération. Source de souffrance et d’inquiétude il y a encore quelques semaines, la crise sanitaire nous a démontré qu’il était urgent de remettre du cœur dans l’entreprise.